Quelle est la tâche d’Ergon dans le cadre de ce projet ?
Glenn De Pue: « Nous avons ici deux ponts-poutres composés de plusieurs travées qui forment les avancées du plus grand pont tournant  d’Europe. Côté nord, l’avant-pont mesure 95 mètres au total et se compose de quatre travées. Côté sud, il s’étend sur 170 mètres et compte  sept travées. Le pont tournant en acier relie les deux avancées. »

Le plus grand pont tournant d’Europe doit pouvoir supporter la charge que représente un trafic de transport intensif, lourd et exceptionnel.
G.D.P.: « Chaque travée est constituée de six poutres principales axialement distantes de 1,8 mètre. Les modèles les plus lourds mis en oeuvre sont des poutres FEBE de 1.900 mm de hauteur sur 33 mètres de longueur. Compte tenu des contraintes relativement élevées exercées par les engins portuaires, cette longueur approche déjà de la limite d’utilisation pour ce type de poutres. Sur les ponts destinés exclusivement au trafic routier, nous pouvons les mettre en oeuvre sans problème sur des travées de 40 m. »

Indépendamment de la portance qu’il requiert, ce pont présente-t-il encore d’autres exigences ?
G.D.P.: « Vu les impératifs élevés en termes de durabilité, nous avons dû augmenter la couverture de béton car les poutres FEBE standard ne sont pas prévues pour y satisfaire. Nous avons réétudié la conception usuelle de l’armature des étriers de ferraillage pour répondre à cette exigence de durabilité améliorée. »

Il ne faut pas non plus oublier le mode de construction particulier…
G.D.P.: « L’entrepreneur a choisi d’assembler la superstructure de chacune des travées individuelles à quai – poutres principales, traverses et  tablier de pont – pour ensuite la mettre en place d’une pièce sur les piliers, à l’aide de grues lourdes. C’est une méthode d’exécution particulière dont nous avons bien entendu tenu compte dans l’étude des poutres du pont. »